Se lever. Ouvrir les yeux. Se remémorer pourquoi on œuvrera aujourd’hui. Apprécier. Aimer. Douter aussi.
La profession enseignante est surprenante et apte à bousculer les habitudes de la personne la mieux organisée de l’Univers. Elle sied à plusieurs mais il semble qu’elle en rende heureux trop peu encore.
Je ne suis pas différente des autres. Je veux aussi me réaliser au niveau professionnel, je veux qu’on reconnaisse ce que je suis et ce que je fais, je veux que les élèves grandissent et évoluent sous ma tutelle.
Mais voilà où le bât blesse: enseigner n’est pas simple. Ne le sera jamais. Il faut vouloir. Il faut se questionner, se remettre en question, s’émerveiller de petits détails, aimer les êtres qui nous font face et les respecter. Il faut des gens et un gouvernement qui croient en nous et nous supportent.
Heureusement, je sais que j’ai un certain pouvoir sur le contexte dans lequel j’enseigne. Cela fait en sorte que je continue de croire en ce que je fais malgré la vision bien fausse que le gouvernement semble avoir de ma profession. Effectivement, j’observe depuis mes débuts quelques constantes pas si étonnantes si on y pense un peu:
-Les élèves sont plus heureux et engagés lorsqu’on les aime, lorsque l’on démontre que l’on croit en eux.
-Lorsqu’on les implique avec confiance, les élèves ont tendance à vouloir se surpasser.
-Lorsqu’un climat agréable est instauré, apprendre se fait de manière plus saine et naturelle.
Oui, il y a des jours où l’on se dit que des vacances (ou un métier moins impliquant) seraient souhaitables. Bien sûr que l’on aimerait avoir plus de temps pour nous, pour les nôtres, pour simplement décrocher un bref instant de notre rythme professionnel plus qu’effréné. Cependant, à chaque début et fin d’année scolaire, j’éprouve toujours ce même sentiment fabuleux, cette certitude que mon rôle est important et que j’ai un impact (positif, souhaitons-le) sur des tas d’êtres humains. Ceux-ci évoluent ensuite à leur manière mais assurément, j’aurai fait dévier un tant soit peu le cours de leur existence, le temps de quelques mois. C’est en acceptant ce privilège que je fais le choix, aujourd’hui et demain, d’aimer profondément mon travail d’enseignante, avec et malgré les contraintes. En sachant qu’il y a des éléments que je peux contrôler, je ferai toujours en sorte que les conditions que j’offre aux élèves soient celles qui feront d’eux non pas des êtres aux têtes bien pleines, mais aux têtes bien faites, qui auront confiance en eux et en la vie! Bonne fin d’année scolaire!